Cette année le thème choisi pour le Printemps des Poètes est “Frontières” : https://www.printempsdespoetes.com/Edition2023
Il existe des frontières immatérielles plus incertaines que les frontières géographiques,
pour lesquelles on ne sait pas toujours bien de quel côté l’on se trouve.
Dans cet atelier, nous allons explorer ces frontières.
1 – Nous allons commencer par écrire des acrostiches :
Écrivez un acrostiche du mot frontière :
pour cela, quelques mots, un bout de phrase sur chaque ligne, en commençant par chaque lettre du mot F-R-O-N-T-I-E-R-E.
Vous prendrez soin que chaque ligne évoque cette notion de frontière :
F… … …
R… … …
O… … …
N… … …
T… … …
I… … …
E… … …
R… … …
E… … …
2 – Pour chaque ligne écrite, écrivez-en une autre en écho, qui commence par la même lettre,
de façon à former un nouvel acrostiche, sans chercher à évoquer particulièrement la notion de frontière.
Par exemple, pour la lettre F de frontière, à “Forêts impénétrables entre Pérou et Brésil” je peux faire correspondre
“Farouches mygales“, pour la lettre R à “Rejoins-moi de l’autre côté“, je peux faire correspondre “Rappelle-moi le chemin“, etc…
Forêts impénétrables entre Pérou et Brésil Farouches mygales
Rejoins-moi de l’autre côté Rappelle-moi le chemin
O… … O… …
3 – Nous vous proposons maintenant une sorte de texte “à trous” pour évoquer ces notions de frontières.
Écrivez un texte en continuant chaque début de phrase ci-dessous.
Une courte nouvelle, un conte, un poème ou toute forme qu’il vous plaira d’adopter.
Vous pouvez bien sûr, mais sans obligation, utiliser vos acrostiches.
Si vous le voulez, vous pouvez aussi changer l’ordre proposé.
À la frontière entre le jour et la nuit … … …
… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …
À la frontière entre l’air et l’eau … … …
À la frontière entre le bien et le mal … … …
À la frontière entre la Belgique et la France … … …
À la frontière entre le beau et le laid … … …
À la frontière entre l’amour et la haine … … …
À la frontière entre la vie et la mort … … …
Vous venez d’écrire une anaphore… Si, si !
(Répétition d’un mot en tête de plusieurs membres d’un texte, pour obtenir un effet de renforcement ou de symétrie.)
4 – Merci de poster vos acrostiches et votre texte dans la boîte de commentaire ci-dessous.
Nous avons hâte de vous lire !
Fermez portes et barrières
Renforcez murs et barbelés
Où ils ne pourront passer
Nos envahisseurs
Traînant leurs baluchons de misère et d’envies
Ici on est chez nous
En êtres supérieurs
Récitant une histoire
Edifiante et glorieuse
Fuir la souffrance et la faim
Rêver de liberté
Oublier la misère
Naviguer sur la mort
Tapie dans les abysses
Irriguer nos esprits
En traversant le monde
Rencontrer le mépris
Et ne pas le comprendre
A la frontière du jour et de la nuit se glisse le doute et le déni.
A la frontière entre l’air et l’eau, le minuscule sillage du bec de l’hirondelle
A la frontière entre le bien et le mal Lina se meurt à la terrasse d’un café, car cette ligne tracée par des fous passe par là ce soir. Eux du côté du bien, elle de celui de satan. C’est si simple !
A la frontière entre la Belgique et la France il y a un estaminet où la bière coule à flot, où l’on rit et où l’on chante et où on l’ignore.
A la frontière entre le beau et le laid s’épanouissent les créativités, naissent les oeuvres que l’Histoire remisera peut-être d’un côté ou de l’autre, quitte parfois à changer d’avis.
A la frontière entre l’amour et la haine il y a un pont souvent emprunté, presque toujours dans le même sens. Ce pont enjambe une rivière qui roule ses eaux froides et calmes , il peut arriver que l’on y plonge, on l’appelle “L’indifférence”.
A la frontière entre la vie et la mort il y a le tout dernier élan du coeur.
Bravo Chamans ! Trois belles réalisations !
France République Occidentale Noble Terre Irradiant sur l’Europe ses Rayons Eternels
Ouvrez les frontières, ouvrez les frontières
L’été comme l’hiver
Et nous on vous reçoit
Toujours les bras ouverts
Vous êtes ici chez vous
Après tout, peu importe
On veut partir alors
Ouvrez-nous la porte
Ouvrez les frontières, ouvrez les frontières
Franchir les barrières Fonce loin d’ici
Retrouver la liberté Respire le grand air
Ouvrir l’avenir vers l’inconnu Ose t’aventurer
No man’s land à traverser , N’aie pas peur
Terrifiants miradors, Tiens toi loin des dangers
Infâmes passeurs, Impose le respect
Étrangers en route vers la terre promise Étoiles divines pour te guider
Radeaux de fortune sur la Grande Bleue, Rame aussi fort que tu peux
Enfin la lumière de l’autre côté ? Espoir est le maître mot.
À la frontière entre le jour et la nuit, j’ai vu les étoiles dans le ciel pâle. À la frontière de l’air et de l’eau, elles se reflétaient, je ne sais qui du ciel ou de son miroir était le plus beau ? D’ailleurs, quelle est la frontière entre le beau et le laid lorsque c’est le coeur qui juge ? Coeur qui souvent varie à la frontière entre l’amour et la haine. Où es-tu toi qui m’aimais, toi qui me hais ? Comme les étoiles et leur reflet, je me sens sans dessus dessous. Comme dit la chanson je suis dans un état proche de l’Ohio, j’ai le moral à zéro. Proche de l’Ohio, ou plutôt du Hainaut, à la frontière entre la Belgique et la France, entre fancy-fair à la fraise et flonflons à la française. Comme dit une autre chanson d’amour désabusée…
Et comme Adjani en pull-over marine, j’ai plongé au fond de l’eau pour aller pêcher les étoiles à la frontière entre la vie et la mort.
En une période où l’intelligence artificielle est en “une” de tous les médias, voici un acrostiche de “FRONTIERE” généré par un site.
Acrostiche de “frontiere”
Faire un tour autour de nous qui nous regardent,
raisins de bande de roulement,
oiseau a été confondu avec le vent,
ne pas avoir une dissidente des fins de mouvement.
Tandis que les gens se réveillaient,
i love my sort savait heureusement,
en aval dans la rivière de l’argent,
regarder vaguement.
Eloi les canons crient.
https://www.acrosticos.org/acrostiche-poesie-automatique.php?acro=Frontiere&rand=3330&Submit=Nouvel+acrostiche++%3E%3E+&final=ent&fs=0
Pour les hispanisants
Acróstico de “frontiere”
ruta del origen mucho más importante,
oh el reino de vecinos aleteante,
no conduce nunca a una paz permanente.
Te acompañen mas no por accidente,
interior y descubre vacilante,
existir universidad constante,
rodeada de un mundo indiferente.
Entrelazar anomalía ascendente.
Fières branches de tilleul
Ravies de traverser l’espace
Oublié des jardiniers
Nanties de bourgeons entrouverts
Traversent le fossé entre-deux
Ivres d’audace
Énergiques
Rieuses
Enragées
Feuillage dense du châtaignier
Rêve de rencontres végétales
Obligé de se plier
Nuage de fleurs en peloton
Tente un contact sauvage
Imagine une liaison
Enrage contre les limites
Riposte avec vigueur
Éveille les insectes voisins
A la frontière entre le jour et la nuit brille un fin croissant de lune.
A la frontière entre amour et haine, tout s’est embrouillé.
A la frontière entre le bien et le mal, il a eu un immense doute.
A la frontière entre le beau et le laid, il n’a pu choisir.
A la frontière entre la Belgique et la France, un adolescent se noie.
A la frontière entre l’air et l’eau, il halète.
A la frontière entre la vie et la mort, seul, il sombre dans la rivière.
Que dire de tous ces acrostiches publiés, sinon :
Formidables
Rédacteurs
Oniriques
Nombreux
Talentueux
Imaginatifs
Elégants
Réellement
Excellents
Forêts impénétrables entre Pérou et Brésil Farouches mygales
Rejoins-moi de l’autre côté Rappelle-moi le chemin
On dit que là-bas l’herbe est plus verte On ne doit pas toujours croire ce qu’on dit
Terre promise si lointaine Tu y crois encore ?
Inconnu par-delà les montagnes Indicible peur d’être mangé par le dragon
Enclos aux murs si hauts Et pourtant la chèvre s’est sauvée !
Repos sur la ligne de crète avant le grand saut Respire à fond, ça va aller
Encore trois rangs de barbelés à franchir En lambeaux nous arriverons
À la frontière entre le jour et la nuit, ils n’en pouvaient plus d’avancer dans cette forêt impénétrable entre Pérou et Brésil. Sous ces latitudes le jour laissait place à la nuit si rapidement que celle-ci semblait tomber comme un rideau de théâtre. Bientôt, ils atteignirent cette place de bivouac sur la rive du rio Madre de Díos.
À la frontière entre l’air et l’eau les moustiques disputaient l’espace à d’autres insectes. Au ras de l’eau et on pouvait voir sauter les piranhas qui tentaient de les attraper.
À la frontière entre le bien et le mal, ils étaient là pour nourrir leurs familles mais cela faisait d’eux des prédateurs : à la fois coupeurs de bois d’ébène, trafiquants de perroquets et d’autres espèces rares, orpailleurs à leurs heures, ils ne redoutaient que les bandes adverses qui, telles des mygales, hantaient la forêt amazonienne.
À la frontière entre la Belgique et la France, c’est là que tout avait commencé, dans ce petit bar perdu dans la plaine des Flandres, entre Hazebrouck et Poperinge, au milieu des champs de betteraves. C’est là qu’ils avaient échafaudé ce plan : partir chercher fortune là où tout semblait encore possible. Devenir Rimbaud, devenir Henri de Monfreid, Marco Polo !
À la frontière entre le beau et le laid, comme dans les tableaux de Jérôme Bosch, chaque nuit leur apportait à la fois rêves et cauchemars : quelquefois des torrents d’or brûlant et étincelant venaient inonder leurs gorges torturées, ou bien ils se voyaient s’étouffer et se noyer dans les fanges de sables mouvants, leur tête couronnée de ces petits papillons aux ailes d’un bleu métallisé qu’on trouvait partout le long du rio.
À la frontière entre l’amour et la haine ils ne cessaient à la fois de s’aimer et de se détester. Chacun aimait et admirait l’autre pour son courage, pour sa façon de se tirer à la Mac Gyver de chaque complication et chacun le détestait pour l’avoir entraîné dans cette aventure où chaque jour ils risquaient la mort.
À la frontière entre la vie et la mort, jour après jour, ils avaient fini par faire fortune et avaient même construit un port sur le fleuve.
Aujourd’hui, leur petite entreprise d’orpaillage sur les rives du Madre de Díos est florissante. Leur scierie exporte de l’ébène et de l’acajou pour les parquets de l’Amérique du Nord. Une réussite telle qu’après avoir engagé un bon gérant pour tout cela, ils coulent maintenant des jours heureux près de Copacabana où ils ont fait venir leurs familles depuis le pays où les cathédrales sont les uniques montagnes.